S’il y a bien un sujet qui divise autant qu’il fascine, c’est bien celui de NOEL. Nous entamons la dernière. ligne droite de l’année 2024. Je ne sais pas chez vous, mais ici, ça ressemble à un sprint final. Noël c’est des bons moment (ou pas) en famille, un repas festif (et lourd ?)… et surtout : une sacrée logistique !
Est-ce qu’il y a une autre période de l’année qui exacerbe autant nos émotions ? Et comme si « Noël » à lui seul ne suffisait pas, la fatigue de fin d’année, les microbes de l’hiver et tous les « trucs à boucler » vont s’y accrocher. Je ne connais pas d’autre période que celle de Noël pour nous rendre aussi vulnérables, hystériques, surchargés, inquiets, excités, et parfois tout ça dans la même journée.
A la rédaction, nous aimons Noël, l’idée de partager des moments avec nos proches, partager de bons petits plats et gâter ceux que nous aimons…Ne vous méprenez pas, on peut aimer Noël et appréhender ses préparatifs. Nous ne cessons de le répéter : nous sommes des êtres de paradoxe.
Pourquoi se mettre la pression à l’idée de fêter un événement comme celui ci ?
Noël est devenu une fête commerciale, outre l’aspect financier qui a de quoi refroidir plus d’un foyer, le sujet central de cette fête est LA FAMILLE, terreau de nos relations…et parfois aussi de nos blessures. Le repas, les petits ou grands présents, la déco. On pourrait dans cet article vous faire une liste des 10 trucs à faire pour mieux gérer cette période, vous donner quelques astuces qu’on aurait déjà mis en place ou qu’on rêverait de faire mais la vérité c’est que cette liste n’existe pas. N’en déplaise a Bree Van de Kamp : s’il y a bien un moment où l’adage qui nous dit…dans la vie on fait comme on peut avec ce qu’on a, c’est bien le moment des fêtes de fin d’année.
Quelques propositions (quand même) pour alléger la charge mentale et émotionelle liée à Noël :
- Le secret santa : marre de passer vos soirées et week-ends à chercher une idée cadeau pour tonton Jérôme, la petite Lilou qui veut la seule poupée en rupture de stock et un panier garni vegan et sans gluten pour votre cousine ? Le secret Santa règle le problème en un tirage au sort familial vous n’avez plus qu’une personne à gâter.
- Le fait maison : grande tendance de ces dernières années si vous aimez scroller sur Pinterest ou Instagram, quelques compétences en couture ou travaux manuels. Le DIY est à la mode et on peut presque tout faire soi-même : confiserie, cosmétiques, doudou, écharpe, objet déco, déco de Noël. L’astuce vous permettra d’échapper à la foule dans les commerces mais demandera du temps.
- Les petits mantras de Noël : « souviens toi on ne parle pas politique » « souviens toi on ne râle pas si notre enfant à un cadeau qui fait du bruit et bouffe piles sur piles » « souviens toi on ne réagit pas face à tatie Jeanine si elle nous demande : « alors pas marié pas d’enfant, tu fais quoi de beau dans la vie, mais tu es sûre, tu as pris un peu non » « Allez s’il te plait fais un effort, pour moi » « Les enfants ne nous faites pas honte, tenez vous bien ».
Peut-on parler de Noel, sans parler du Noël qui sonne comme le « 1er Noël sans… »
Sans un parent, un enfant, un conjoint…pour de nombreuses raisons il manque à notre table une personne chère à notre cœur, alors oui le cœur n’y est pas et l’absence trouve encore plus de signification…Que dire d’autre, mise à part que vous avez le droit d’être triste et de ressentir ce vide…Vous dire qu’avec le temps ça passe, je ne suis pas sûre que ça vous aide, mais en tout cas les années qui défilent permettent d’alléger nos cœurs.
J’ai à vous proposer une petite chose que je fais chaque année : j’allume une bougie chauffe plat, une pour chacune des personnes qui manquent à ma vie (et je ne parle pas que des personnes décédées) et que j’aimerais avoir près de moi ce soir là, en regardant cette bougie c’est une façon de les avoir près de moi, je vous assure que quand je cuisine, quand je suis à table, peu importe mais dès que mon regard se pose sur la petite flamme je vous assure qu’un sourire inonde mon visage. (quand je ne suis pas chez moi, deux options : j’amène mes petites bougies (oui oui personne ne le remarque en fait) ou je le fais la veille de Noël ou l’avant-veille).
Noël c’est aussi la symphonie des retrouvailles…et des émotions qui vont avec.
Cette période est chargée en émotionnel car elle nous regroupe, en tout cas elle est censée le faire, elle regroupe une famille, des familles, parfois déchirées, reconstruites, différentes, fâchées, contrariées, peinées où comme à beaucoup d’endroits dans notre humanité nombreuses sont les choses qui nous divisent, nous contrarient, nous éloignent et on ne sait pas toujours composer avec tout ça…et qui plus est à le faire en 24h ou 48h.
En écrivant ces lignes, des souvenirs par dizaines abondent dans mon esprit, de mes Noëls, mais aussi de ceux dont on m’a parlé et je me pose une question : est-ce que cette période de l’année n’augmente pas notre peur de blesser, d’être blessé, de ne pas être à la hauteur, d’être questionné, jugé, incompris ? Et combien de ces instants ne nous ont pas renvoyés à ce sentiment de ne pas être à sa place, ou à ce que certains appellent être « le mouton noir de la famille ».
Ma réponse ne peut être que oui, et si je devais m’aventurer à vous donner un conseil, je ne vous donnerais que celui-ci : commencer à vous observer, observer comment vous réagissez, sur-réagissez, soyez conscient du discours que vous entretenez avec vous-même et de ce que les autres sont/font avec vous…Et si c’est douloureux, souffrant, et parfois même humiliant, prenez la résolution pour 2025 de faire ce qu’il faut pour que cela cesse et que cela change.
On a tous dit un 23 au soir, « demain terminé : je ne mangerai pas du XXX, je dirais à ma tante qu’elle me saoule avec ses questions… » et puis le moment venu on continue à subir encore inlassablement, parce que pas la foi, pas le courage, pas l’envie…et j’aurais qu’une chose à dire : c’est OK. En écrivant ceci une seule chose effleure mon esprit : le moment présent…laisser de côté nos rancœurs parfois veilles comme le monde et profiter de l’instant. Non ce n’est pas faire semblant, c’est simplement être là, présent à ce que vous faites, en conscience…Et laisser être ce qui est…
Parce que Noël ne devrait pas être « ça »… mais c’est quoi au final Noël ?
N’est ce pas ça le véritable sujet ? savoir et revenir à ce qu’est Noël pour soi, à ce qu’on veut y faire, ressentir, vivre, créer. Mon Noël et le vôtre sont sûrement complètement différents, il n’y a pas un meilleur Noël qu’un autre, il n’y a pas de règle si ce n’est la nôtre, et il n’y a pas de c’est normal ou pas normal.
« Le point commun devrait être celui de se sentir libre d’être et de faire comme nous le désirons, dans le respect et la bienveillance, et de laisser autant que possible les colères, les rancoeurs, les non dits, et tout le reste en même temps qu’on dépose nos vestes sur le porte-manteau.«
Tout ça parait simple, je sais, mais je crois qu’un jour on finit par s’apercevoir qu’on est beaucoup trop concentrés sur ce qu’il faudrait faire plutôt que sur ce qu’on aurait envie de faire, réellement envie. Poser ses limites, faire d’autres choix, prendre de nouvelles directions, assumer ce que nous sommes/faisons, nous paraît souvent insurmontable…mais c’est comme tout dans la vie…jusqu’où va votre jauge de l’acceptation et à quel moment on décide de ne plus subir…
J’ai compris et je sais aujourd’hui ce qu’est Noël pour moi, et je sais aussi que ce n’est pas toujours la même chose pour les autres, alors je reviens toujours à ma définition, et quand je dis oui ou non, je le fais de façon consciente. Parfois j’accepte encore (trop souvent ^^) des situations qui ne me plaisent pas, mais je suis lucide et je sais pourquoi je le fais, alors oui peut être que dans le fond cela ne change pas grand chose, mais ne plus se mentir est une clé qui mène vers plus de liberté.
Comme souvent le plus difficile est de répondre à cette question : qu’est ce qui est le plus important pour nous ? Et de s’y engager, sans chercher à ce que les autres acceptent, valident, comprennent.
Mais parlons aussi de ces Noël remplis de joie, de rires, des cris d’excitation, des enfants qui ne dorment pas et qui courent partout, et d’ailleurs même les adultes, des consensus pour savoir qui portera le déguisement du père Noël ou bien qui coupera la dinde, et ces repas à rallonge au cours desquels on sort les jeux des cartes, les albums photos et même le cigare.
J’ai réalisé en écrivant ces lignes que d’année en année, j’ai tenté d’améliorer et faire évoluer mon rapport à Noël, et que ces évolutions ont eu comme point de départ ma propre transformation. J’ai compris que c’était à chaque fois en rapport à mon rapport à moi, à mes valeurs, à mes envies, à qui je deviens, et qui je veux devenir.
Et pour finir…
A tous ceux qui n’ont pas été sages cette année, ceux qui n’aiment pas Noël, ceux qui l’attendent impatiemment, ceux qui font les cadeaux à la dernière minute, ceux qui n’aiment pas les huîtres, ceux qui le passeront au boulot, ceux qui s’accrochent à ramener un peu de magie dans les foyers, Aux petits, aux grands, aux amateurs de chocolat, Mariah Carey, foie gras, pulls excentriques et Playmobiles,
Nous vous souhaitons de la douceur, des rires, des moments de partage, de jolies surprises, le bonheur ultime d’être entouré de ceux qui nous sont chers…De retrouver un instant vos yeux d’enfants pour apprécier la magie de Noël et la diffuser autour de vous. Doux Noël à tous.
La Rédac,