9 novembre 2010…j’ai 30 ans, je me souviens de chaque seconde comme si c’était hier. Je suis à la boulangerie pour m’offrir mon gâteau préféré, une tarte au citron meringué…au moment de rentrer à la maison, au moment de tourner à gauche…je continue de rouler, c’est à ce moment très précis que j’ai compris qu’il n’y avait pas de bon moment dans la vie.
Je reste ou je pars ? Est ce que c’est le bon moment ? Comment je peux en être sûre ?…nous les connaissons si bien toutes ces questions, celles qui ouvrent la porte à des dizaines d’autres, celles qui s’entrechoquent dans nos esprits une fois que « je pars ou je reste ? » s’y est installé.
Combien sommes nous a être hantés par cette question ? à y laisser nos nuits paisibles, à vivre avec la sensation de faire 10 fois le tour du rond point sans savoir quelle sortie prendre, et surtout quand la prendre.
Cette question parle de quoi : d’un doute ? d’une interrogation ? d’une porte à ouvrir ? d’une autre à fermer ?…quitter un partenaire/continuer la route ensemble, changer de travail/y rester, quitter une région/s’y adapter…et bien d’autres.
Qu’est ce qui nous paralyse ? qu’est ce qui nous fait faire tant de fois marche arrière ?.
J’ai plusieurs fois dans ma vie vécu ces moments de doute abyssal et je sais que ça arrivera bien d’autres fois et que je ne suis pas la seule à vivre ces grandes phases de transition.
Je ne peux pas dire que j’ai a peu près tout essayé pour me faire gagner du temps (on parlera du contrôle une prochaine fois). J’ai fais des listes, des colonnes avec « +/-« , j’ai demandé conseils aux amis, j’ai fais des recherches, j’ai mis des croix sur le calendrier avec « Jour J » (en rouge+majuscule) pensant que j’aurais plus de réponses/force/courage à ce moment là et j’en passe.
Je ne crois plus aux recettes miracles car le jour de mes 30 ans j’ai réalisé…que rien (ou presque) ne se passe comme prévu, le bon/meilleur moment n’existe pas et que « je reste ou je pars » n’est peut être pas le seule et unique question à se poser.
Et si elle n’était que le début de l’histoire ? Et si elle n’était que la porte à ouvrir pour explorer quelque chose de plus grand et de plus profond ?.
Dans la quête à cette réponse, une petite chose m’a toujours fasciné, c’est le jugement que portent ceux qui nous entourent sur LE moment où l’on décide et qui parfois bien évidemment nous déstabilise, nous fait douter et parfois même reculer. C’est pas toujours le choix que l’on fait dont ils discutent mais bien le comment et le quand on est arrivés à choisir.
Sandra, celle qui décide vite, à qui on dira « mais tu es sûre, as tu bien réfléchi, n’est ce pas un peu rapide, n’est ce pas trop précipité et même un peu imprudent », tout le monde n’a pas besoin de se poser 1001 questions et d’avoir pensé à toutes les éventualités avant de, la réflexion est parfois faite en silence, ce qui paraît donc soudain ne l’est peut être pas finalement.
Sabine, qui prend son temps, beaucoup de temps, à qui on dira « bon bah là quand même tu devrais savoir, depuis le temps, tu n’as pas encore décidé?! », poussée par les autres, le temps va encore plus s’allonger, et le choix qu’elle fera ne sera peut être pas/plus le sien….alors qu’elle a peut être simplement besoin de se sentir en sécurité et se connecter à ses véritables besoins, ceux qu’elle ne connait peut être pas encore et qu’elle n’arrive pas à identifier.
Martine, qui attend inlassablement que le temps passe, que les choses se fassent d’elles même et que ce soient les autres qui choisissent pour elle et a qui on dira « tu crois que c’est ça la vie, comment tu vas t’en sortir si tu ne te bouges pas »…mais c’est peut être la seule chose qu’elle connaît Martine, ne pas savoir choisir, ne pas penser à elle…elle a peut être besoin de gagner en confiance et prendre du temps pour s’estimer suffisamment avant de peut être un jour réussir à choisir ou pas.
Je crois qu’il ne s’agit pas de dire ce qui est bien ou pas et ce qui fonctionne le mieux, nous avons tous notre propre mode de fonctionnement mais je crois que se connaître et savoir avec précision si justement ce fonctionnement nous est utile, s’il nous limite ou s’il nous élève est déjà un grand pas.
Attendre le bon moment n’existe pas, bien sûr, oui, je sais, qu’il y a des moments plus propices que d’autres mais pas convaincue par ça, le meilleur moment sera toujours le moment où votre décision sera prise, où vous déciderez de partir ou de rester…prendre la décision est le meilleur moment.
N’essayez pas d’éteindre la petite voix qui vous souffle cette question, c’est peine perdue.
Asseyez vous avec elle, écoutez là et cherchez ce qu’elle vous propose, observez ce que votre vie est, et ressentez ce que vous désirez le plus au monde.
Regardez vos peurs en face, faites place à vos désirs, nourrissez vos besoins, ayez foi en la vie oui, mais en VOUS bien plus encore.
Sandra,