« Pffff j’aurais plus le temps pour ça ! » voilà ce que m’a soufflé une amie il y a quelques jours.
Cette phrase posée comme un râle venait clore une conversation dans laquelle nous nous racontions nos vacances mais surtout nos dernières nuits d’amour…oui parce qu’on a la quarantaine et qu’on adore (surtout) tout ce qui croustille.
Je n’ai rien dit, je n’ai pas demandé d’explications car je savais ce qu’elle sous entendait : une rentrée avec deux jeunes enfants, les activités extra-scolaires, les taches ménagères…et au fil des semaines, au fil des mois une fatigue, un manque d’élan et de désir qui vont petit à petit s’installer.
Au même moment les mots d’une autre femme ont refait surface, « ce n’est pas que je n’ai pas de désir mais c’est que j’ai envie d’avoir du temps pour moi, juste pour moi, et qu’on me laisse tranquille ».
Alors….tout s’est un peu enchaîné dans mon esprit, des questions, des débuts de réponses et d’autres restées sans réponse…
Bien évidemment ma réflexion ne s’est pas seulement portée sur la « rentrée scolaire » et bien évidemment il n’est pas nécessaire d’avoir des enfants en bas âge, ni même d’enfant pour connaître des périodes plus ou moins chargées où les obligations et autres impératifs professionnels/ personnels/ familiaux s’enchaînent et s’accumulent.
Je me souviens qu’il y a quelques années lors d’un voyage en Espagne, j’ai remarqué chez mon partenaire un désir plus fort, une disponibilité et une qualité de présence à lui même et à moi plus intenses. Je me suis amusé chaque été à lui demander de ne partir qu’en Espagne ^^.
Sans que je m’y attarde c’est un « phénomène » que j’ai continué à observer année après année.
Est-ce qu’alors notre désir et notre disponibilité se synchronisent à nos agendas ?…chacun trouvera sa réponse…mais je crois que cela semble être un grand OUI.
Qu’est ce qui fait que nous sommes plus disponibles et plus sensibles à nos corps pendant les vacances ? Est ce que c’est la chaleur, un réveil qui ne sonne pas, moins d’obligations, les enfants chez papy/mamie (veinards) sont-ils des facteurs qui augmentent cette disponibilité ?.
Mais alors est ce que le désir n’est pas « autant » là tout au long de l’année ? Est ce qu’il ne grandit que lorsque nous sommes en « vacances » ? Est ce qu’alors nous le taisons le reste de l’année ? Est ce que nous l’étouffons pour ne pas le ressentir ? Est ce que temporairement nous nous coupons de nos corps, de nos sensations, de nos besoins et de nos envies ?.
Est ce que la vacarme ambiant, est ce que le flot incessant d’obligations en tout genre, est ce que tout se bruit qui nous entoure…n’est pas (ne sont pas) l’une des causes à ce que notre désir ne trouve plus de place.
Alors comment faire plus de place dans nos Vies ? Des vies déjà bien trop chargées….
Faut-il prendre rendez vous avec son désir, avec soi, avec son partenaire ?.
Faut-il se noter des plages horaires, des moments qui comme un rendez vous chez le médecin, chez le pédiatre, une réunion importante on ne loupera pas ?.
Bien sûr cela paraît trop simple ou trop compliqué, parce qu’on pourrait se demander si on désire sur commande ? Mais finalement est ce que cela ne serait pas si simple que ça justement ? Et si c’était un piste à explorer pour cette nouvelle rentrée.
Bien sûr parfois nous n’avons pas de choix, pas de créneau, pas une minute à soi, alors à deux, ou même à trois cela semble mission impossible (je parle du temps pas du plan à 3).
Bien entendu que la baisse de désir connaît de multiples causes et raisons, et qu’il n’y a d’ailleurs aucune gravité à cela mais la question de la disponibilité me semble importante.
Alors comment faire, pour celles et ceux qui veulent faire ?. Comment continuer à ressentir, à désirer et surtout à s’octroyer, se dégager du temps.
Voici deux propositions indécentes que j’ai envie de vous faire pour cette rentrée :
- * fixez vous des rencards, avec vous même ou avec votre partenaire, notez le sur votre agenda, en semaine/en soirée/en journée peu importe et si vous n’avez pas de relais pour les enfants, peut être vous avez une journée RTT ou des récup qui traînent par là.
- Le désir n’est peut être pas quelque chose qui se commande, mais par contre le désir on peut le faire monter…regarder sa semaine ultra chargée et savoir que jeudi à 14 h vous avez une après midi entière (même 2h je vous assure c’est déjà pas mal pour commencer) en solo ou à deux, et que dans un coin de votre tête tout au long de la semaine vous laissez libre court à votre imagination…peu importe ce qui se passera le Jour J, mais honorez vos rencards.
- * ne cherchez pas à être partout à la fois, quand on joue avec les enfants on pense à ce qu’on a pas fait au bureau, quand on est au bureau on pense à ce qu’on devra faire avec les enfants, quand on se couche on pense à tout ce qui reste à faire, alors plutôt que de vouloir être partout (et parfaite) à la fois…soyez là où vous êtes et point. Découper et compartimenter, pas vous justement, mais bien vos espaces pour que vous puissiez trouver des moments pour vous, et ensuite pour les autres.
Et puis parfois….on y arrive pas quand même et ce n’est pas si grave…
Le plus important étant de ne jamais se culpabiliser (ni l’autre hein) et bien entendu de communiquer, car c’est aussi ainsi que le désir refait surface,
En disant à l’autre « je te désire mais j’ai l’impression de n’avoir du temps pour rien » vous laissez aussi une chance à l’autre de vous offrir ce temps.
Et si vous faisiez de votre plaisir un priorité en cette rentrée ?.
Sandra