O putain…ce qu’on a pas du tout envie d’entendre en cette rentrée

Avez vous déjà ressenti une gêne ou frustration pendant l’été ? Je fais référence à cette voix qui chuchote « putain, tout le monde à l’air de kiffer son été, mes amis sont partis en vacances, et moi je suis là… » Les vacances s’écoulent comme l’eau à travers un gant de toilette et le réveil sonne c’est déjà la rentrée.

À la question « tu as fait quoi de beau cet été ? » je n’aurais rien à raconter. J’aurais du accepter la proposition de ma soeur et partir au camping « Le Beau Soleil » avec elle et ses enfants, au moins j’aurais un truc à raconter. Mais j’ai décliné : mon Instagram restera vierge de toute photo de plage paradisiaque, ma peau sera toujours aussi claire qu’au printemps, mon passeport ne comptera pas de nouveau tampon et niveau activités je ne suis pas sûre que m’enfiler l’intégrale de Friends soit une réponse attendue à « alors ? tu as fait quoi cet été ? »…

On peut compter sur Maurice (ou Martine vous choisissez) Imaginez… Nous sommes le 2 septembre, jour de rentrée, devant la machine à café, Maurice sympa vous paye un café, et là c’est foutu « regarde, là c’est Tom à la piscine, Lilou le resto sur la plage, attend j’en ai une autre trop sympa »… Vous les reconnaissez ces collègues qui veulent à tout prix nous montrer leurs photos de vacances…leurs 1001 photos.

Non parce qu’une photo ça va encore, allez même deux… Mais vraiment est ce qu’on doit continuer à faire semblant, à hocher la tête et s’esclaffer par des « Oh oui trop beau, oh oui les enfants » et puis comme si ce n’était pas suffisant, Maurice portant tranquillement sa touillette à la bouche « et alors, toi, vous avez fait quoi ? Les vacances c’était comment ? Vous avez été où? ».

Ouiiiii on sait que c’est de la bienveillance, que c’est sympa de s’intéresser aux collègues, et de taper la discut’… mais… on est vraiment obligés de se taper tout ça dès le 2 septembre et chaque année ?.

Mais alors….

Ceux qui n’aiment pas raconter leur vie au boulot, montrer les photos, ils font comment, ils se forcent, passent pour des sauvages, boivent pas de café ou reprennent le 4 ?!,

Ceux qui ne partent pas, il se passe quoi ? Non parce que cette catégorie existe, est ce qu’ils se sentent mal, gênés de n’avoir rien de nouveau et d’excitant à raconter, aucune photo de paysages idylliques à montrer.

Combien sommes nous à se retenir d’un « en fait Momo tu vois là je viens de divorcer, j’ai trois gosses à charge donc si tu veux entre la rentrée scolaire, la bagnole qui est tombée en panne et les impôts qui ont rien trouvé de mieux que de se caler sur le même calendrier que la rentrée scolaire, les vacances bah c’était chez nous, oui oui à la maison ».

Et combien sommes nous, parce que cela nous semble plus simple sur le moment à glisser un petit mensonge, parce que les pauses café c’est quand même sympa (et nécessaire) et que parfois une petite pointe de gêne se glisse, pare que parfois c’est râlant de penser n’avoir rien à raconter.

Bref, vous l’aurez compris, cette année si vous êtes saoulée par Momo investissez dans une machine à café perso ou encore plus efficace, assumez et n’ayez jamais honte de dire à Momo « Merci pour le café, je te laisse, bonne journée » Like a queen !.

Ah et on oublie le plus important…n’ayez jamais honte de la vie que vous avez !!.

Depuis plusieurs années je remarque combien la période estivale, en particulier des « vacances » peut être synonyme de frustration, de décalage et même de brouille ! Si tu as déjà tenté d’organiser des vacances entre amis tu vois à quoi je fais référence. La conception des vacances est bien souvent très personnelle et se dessine souvent dès notre enfance. A t-on eu l’habitude (et le privilège) de partir régulièrement ? Farniente au camping ? Mener une vanlife avec des randos et un réchaud ? À la découverte du monde, des cultures d’ici et d’ailleurs ? Est-ce qu’on est du genre à économiser toute l’année pour mener sa « best life » pendant 10 jours ? Ou des vacances à la maison pour assurer « tous les trucs qu’on a pas le temps de faire le reste de l’année » ? Je ne compte pas les étés ou les vacances ne sont même pas une question tant le compte en banque crie famine.

Tant de questions qui nous ramènent finalement à « que se passe t-il quand j’appuis sur pause ? », quand nous quittons la routine, le travail, voire la maison. De quoi ai-je envie ? Quand la charge mentale s’allège, quand elle libère de la place dans nos esprits…Il nous reste à (res)sentir de quoi nous avons besoin. Dépaysement ? Une cure de sommeil ? De la présence des gens qu’on aime ? Une bonne dose de vitamine D ?

Si pour beaucoup quitter la maison pendant les congés d’été s’avère être une nécessité, la vraie question est plutôt : pourquoi ? Fuire le quotidien ou partir en quête de nouvelles aventures ? Parfois partir permet de se libérer de cette do to list qui traine sur la table basse, des impératifs qu’incombent le quotidien à la maison, s’éloigner des sollicitations comme accueillir les beaux parents quelques jours, le barbecue des voisins annuel, garder ton neveu en plein terrible two, répondre au mails du travail pour alléger la reprise…

Gardons à l’esprit qu’il n’y a pas de bon programme pendant les congés d’été, il n’y a que celui qui nous convient. Celui qui ne nous fera pas rougir devant Maurice de la compta. Si les algorithmes valorisent les couchers de soleil sur la plage, n’ayez jamais honte de poster celui de Noisy le Sec.

Nous sommes libres de choisir, libres de refuser les injonctions sociétales, libres de créer nos vacances sur-mesure et tant mieux si elles brisent les codes. Vous avez peut être créé la nouvelle tendance au bureau.

XOXO les Ôdacieuses

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